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La dévitalisation : sauver la dent… en coupant le courant

La dévitalisation, c’est l’équivalent d’un interrupteur médical pour votre dent : on coupe les fils (les nerfs), on nettoie tout l’intérieur, puis on referme proprement.

C’est une procédure de dernière ligne de défense, destinée à sauver une dent très abîmée, tout en supprimant la douleur. Et contrairement aux idées reçues, ce n’est pas douloureux… si c’est bien fait.

Quand faut-il dévitaliser une dent ?

La dévitalisation (ou traitement endodontique) est indiquée quand :

  • Une carie a atteint la pulpe dentaire et provoqué une pulpite
  • Il y a une infection avec un abcès dentaire ou une fistule
  • La dent est fracturée ou la racine exposée
  • Il faut poser une couronne prothétique sur une dent trop fragile
  • Une douleur dentaire persiste après un traumatisme

En somme, quand le nerf dentaire ne peut plus être sauvé… mais que la dent, elle, peut l’être.

Comment ça se passe, concrètement ?

La procédure se déroule en plusieurs étapes :

  1. Anesthésie locale (ouf)
  2. Accès à la chambre pulpaire pour retirer la pulpe
  3. Nettoyage et désinfection des canaux radiculaires
  4. Mise en forme des canaux avec des instruments très fins
  5. Obturation des canaux avec une pâte biocompatible (la fameuse gutta-percha)
  6. Reconstitution de la dent avec un composite, un inlay/onlay, ou une couronne

Durée ? Environ 45 minutes à 1h30 selon la complexité.

Est-ce que la dent est “morte” ?

Oui… et non. Une dent dévitalisée ne contient plus de nerf ni de vaisseaux, donc elle ne ressent plus rien. Mais elle reste fonctionnelle, masticatoire et esthétique, tant qu’elle est bien reconstruite.

Quels sont les risques si on ne la traite pas ?

  • Infection persistante
  • Formation d’un abcès ou d’une fistule
  • Risque de perte de la dent
  • Propagation de l’infection à l’os alvéolaire

Autrement dit : attendre n’est jamais une bonne idée.

Anecdote électrisante

Au début du XXe siècle, certains dentistes pensaient qu’il valait mieux extraire toutes les dents suspectes, même saines, plutôt que de les dévitaliser. La “mode” de l’arrachage préventif a heureusement disparu… avec les moustaches en guidon.